De Colmar (Haut-Rhin)
Les urgences de Colmar semblent calmes en cette matinée du 22 juillet. Au lendemain des conclusions du « Ségur de la Santé », la plupart des membres du personnel soignant n’ont pas encore pris connaissance des 33 mesures dévoilées par le ministre de la Santé Olivier Véran. L’infirmier Sonny Febrissy n’a pas eu le temps. L’infirmière référente Noémie Steffan a cassé son téléphone, or c’est ainsi qu’elle s’informe. Elle écoutera les infos un peu plus tard.
Le chef du pôle urgences est plus bavard. Fidèle à son état d’esprit « réaliste, donc pessimiste », Yannick Gottwalles, qui témoigne sur Les Jours depuis le début de l’épidémie, livre son analyse du Ségur. Si de nombreuses propositions vont dans le bon sens, le docteur dénonce plusieurs promesses recyclées, et autres effets d’annonce. Pour ce spécialiste du cœur, le gouvernement n’a pas tiré les leçons de la pandémie de coronavirus.
Vous avez été invité à Paris pour assister à la cérémonie du 14 Juillet et à l’hommage aux soignants. Avec quel sentiment êtes-vous rentré à Colmar ?
Le séjour parisien a commencé le 13 juillet avec un cocktail dînatoire au Grand-Palais avec le ministre de la Santé. Le discours de monsieur Véran était insipide. Il n’y avait rien à apprendre, à part qu’il était aide-soignant dans des Ehpad pendant ses études. Il a aussi dit merci et a applaudi. Ça s’est arrêté à ça. Il n’y a pas eu d’annonce. Donc on est sortis et on a mangé ailleurs sur les Champs-Élysées.