C’est une petite musique de fond, depuis le début de notre reportage à l’hôpital Delafontaine. Il y a eu cette dame, hurlant dans les couloirs qu’elle veut récupérer son sac, avant d’arracher sa blouse jetable (lire l’épisode 1, « “Les Jours” se réveillent aux urgences »). Ce monsieur en plein délire de persécution, persuadé que la photographe Claire Delfino et moi étions envoyées par « la Sécurité militaire » (lire l’épisode 2, « “Retournez en salle d’attente, le docteur va vous appeler” »). Ou encore un jeune habitué des lieux, demandant toujours la même chose au personnel soignant : qu’on l’euthanasie. Les urgences de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) accueillent tous types de patients, y compris ceux qui souffrent de problèmes psychiatriques. S’ils arrivent ici, c’est généralement parce que leur maladie connaît une phase aigüe et devient difficile à gérer. Ils nécessitent une prise en charge particulière, partagée entre les urgentistes et les spécialistes en psychiatrie
Sur l’ordinateur des urgences, les « patients psys » sont signalés par une étiquette grise. Lors de nos passages, ils étaient généralement de deux à cinq en simultané.