Amnésie et complot : c’est la ligne de défense adoptée par les six policiers accusés de violences volontaires sur des jeunes de Pantin.
Son rôle dans la série.
Pendant des années, la brigade territoriale de contact (BTC) Quatre-Chemins, composée de huit fonctionnaires de police et basée à Pantin, en Seine-Saint-Denis, aurait harcelé et terrorisé les jeunes, trafiquants ou non, des cités Scandicci et des Courtillières. Ses membres sont visés par sept plaintes et ont fait l’objet de plusieurs signalements à l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale. Au cours de l’enquête de la police des polices, la BTC a été mise en cause dans plus de 50 faits litigieux, concentrés essentiellement entre 2019 et 2020. Pour l’essentiel, il s’agit de violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique, de détention arbitraire, de détention de stupéfiants ou encore de faux en écriture publique. Devant l’IGPN, tous ont nié, arguant d’un « complot » des dealers de Pantin, de la « jalousie » de leurs collègues et du sentiment « antiflic » des victimes présumées. Lors de de l’enquête IGPN, plus d’une quinzaine de leurs collègues ont témoigné de leurs pratiques brutales et illégales. Auréolés de résultats jusqu’à cinq fois supérieurs à ceux des autres brigades du commissariat de Pantin, les huit fonctionnaires de la BTC Quatre-Chemins semblent, d’après plusieurs témoignages, avoir bénéficié des années durant de la « carte blanche » de l’ancien commissaire pour « nettoyer » les cités alentour. L’une de leurs spécialités ? Asperger de gaz lacrymogène les mains des jeunes du quartier puis les forcer à se frotter les yeux.
Par Pierre Bafoil
Amnésie et complot : c’est la ligne de défense adoptée par les six policiers accusés de violences volontaires sur des jeunes de Pantin.
Des documents de l’IGPN obtenus par « Les Jours révèlent de nouvelles accusations contre la BTC Quatre-Chemins, dont le procès débute mercredi.