Avant Nice, Thales a expérimenté sa « Safe City » au Mexique : des résultats contestés, des libertés piétinées, un gouffre financier.
Son rôle dans la série.
Après les motos, le maire de Nice s’est dégoté une nouvelle passion : la « Safe City ». L’ancien pilote de grand prix motocycle – quatre fois champion de France, tout de même – entreprend de faire de sa ville un territoire d’expérimentations pour tout ce que la France compte d’outils de surveillance. Vidéosurveillance intelligente, reconnaissance faciale, applications de « reporting »… Rien n’est trop beau pour protéger les citoyens niçois. Si les attentats du 14 juillet 2016 ont marqué un basculement, Estrosi a une longue histoire d’amour avec les discours sécuritaires. Parmi ses plus belles sorties, un « Français ou voyou, il faut choisir » lancé au micro d’Europe 1 en 2010 à propos du projet de loi du gouvernement Sarkozy de retirer la nationalité à toute personne étrangère ayant porté atteinte à une personne dépositaire de l’autorité publique. Presque au même niveau que son projet de 2013, à savoir relever les plaques d'immatriculation de tous les gens du voyage transitant par sa commune.
Son rôle dans la série.
Connu pour ses positions très à droite, il est soudain devenu une sorte de « résistant » pour capter dans l’entre-deux-tours des régionales en 2015 les voix de la gauche et chiper une victoire qui paraissait promise à sa rivale FN Marion Maréchal-Le Pen. Depuis, il tape continuellement sur le Front national, son principal ennemi. Mais le patron de la Région Paca a dérouté ses troupes lorsqu’il a suggéré à François Fillon de se retirer et dans deux meetings du candidat, il s’est fait siffler. Soucieux de ne pas injurier l’avenir, il a posé en photo avec Emmanuel Macron à Marseille il y a quelques semaines, ce qui a encore plus énervé les militants de son camp. Mais de quel camp est-il, déjà ?
Par Michel Henry
Avant Nice, Thales a expérimenté sa « Safe City » au Mexique : des résultats contestés, des libertés piétinées, un gouffre financier.
La ville de Christian Estrosi est le terrain de jeu de Thales en matière de surveillance, qui veut en faire sa première « Safe City ».