Souvent (très) à droite, parfois (un peu) à gauche, Chirac a enchaîné les grands écarts idéologiques. Souvenirs d’un suiveur (3/3).
Son rôle dans la série.
L’ami des années Pompidou devenu l’usurpateur pour avoir osé se porter candidat à la présidence de la République en 1995. De tempéraments radicalement opposés, Chirac et lui ont durant trente ans été des alliés objectifs. Installé par Mitterrand à Matignon en 1993 avec l’accord du maire de Paris, Balladur est censé s’éclipser pour la présidentielle à venir. Mais dopé par de bons sondages et soutenu par la droite conservatrice et opportuniste, il crée un schisme au sein de la majorité d’alors. Chirac a gardé le contrôle du RPR et bénéficie du soutien d’Alain Juppé, de Philippe Séguin, d’Alain Madelin… Il l’emporte au finish au terme d’une campagne de terrain sur le thème de la fracture sociale. Mais c’est la droite qui en ressort fracturée et la Chiraquie a soif de vengeance. Contre Balladur mais aussi contre son mentor, Nicolas Sarkozy.
Par Antoine Guiral