Le procès en appel du Mediator, qui s’est ouvert ce lundi, illustre les difficultés des victimes à être prises en compte et indemnisées.
Son rôle dans la série.
Sa persévérance a permis de révéler le scandale sanitaire le plus grave depuis l’affaire du sang contaminé. Pneumologue à l’hôpital de Brest, Irène Frachon commence à s’inquiéter des effets du Mediator, antidiabétique prescrit comme coupe-faim, sur certains de ses patients dès 2007. Avec le professeur Grégoire Le Gal, elle conduit une longue enquête épidémiologique qui confirme ses inquiétudes. Puis bataille avec l’Agence du médicament qui finit, en novembre 2009, par décider de suspendre le Mediator en raison des risques de valvulopathie (atteinte des valves cardiaques). À cette date, 5 millions de personnes l’avaient déjà utilisé et 300 000 étaient encore sous traitement. Début 2010, Irène Frachon publie un livre pour raconter son combat : Mediator 150 mg : combien de morts ?. Le sous-titre est censuré suite à un référé de Servier, jugement annulé par la cour d’appel de Rennes quelques mois plus tard. La question était malheureusement pertinente : le Mediator pourrait avoir provoqué plus de 2 000 morts en France.
Par Aurore Gorius
Le procès en appel du Mediator, qui s’est ouvert ce lundi, illustre les difficultés des victimes à être prises en compte et indemnisées.
Après des années de procédure, le laboratoire Servier est condamné pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires ».
Lors des réquisitions, les procureures ont insisté sur la sphère d’influence cultivée par le labo et sa persistance dans le mensonge.
Lors du procès, celle qui a révélé le scandale a raconté sa lutte contre le déni de Servier et l’inertie de l’Agence du médicament.
Pendant des décennies, le laboratoire a cultivé ses liens avec des médecins, des experts, des politiques… Le procès s’ouvre ce lundi.