À l’automne 1968, le 36 enquête sur l’affaire Markovic, ragots et photos truquées de Claude Pompidou à la clé.
Son rôle dans la série.
À 81 ans, Lucien Aimé-Blanc porte encore son Perfecto sous un imper noir, son jean et ses santiags, s’enfile autant de pastis et de cigarettes qu’au bon vieux temps. Né en 1935, le petit Marseillais a perdu à l’âge de 9 ans son père pianiste et trotskiste, déporté à Dachau, puis a grandi sur le Vieux-Port avec sa grand-mère. Il devient commissaire de police par hasard en 1962 et rejoint la PJ de Paris, comme numéro 2 de la Mondaine, en 1964. Viré de la brigade comme tout le monde après l’affaire Ben Barka, il atterrit à l’antigang en 1966. Il retourne en 1974 sur ses terres marseillaises s’occuper de la brigade des stups, en pleine French Connection. En 1977, le voilà patron de l’Office central de répression du banditisme (OCRB). Il répond alors au surnom de « commissaire Griffon », du nom du bistrot du faubourg Saint-Honoré à Paris où il a ses habitudes. Car c’est dans les rades que « Lulu » le gouailleur exerce son métier et s’encanaille avec une ribambelle de filles, de voyous et d’indics. Mais ses rendez-vous discrets avec son « tonton » Jean-Pierre Maïone-Libaude – partisan de l’Algérie française qui a œuvré pour l’OAS (Organisation armée secrète) avant de virer dans le banditisme –, alors recherché par un juge pour « détention d’armes », lui ont valu une mutation-sanction à la police judiciaire de Lille en 1981. Il a représenté le service de coopération internationale de la police française à Bangui en Centrafrique de 1990 à 1993, jusqu’à sa retraite, puis est resté assurer la sécurité du président Ange-Félix Patassé. Il a raconté ses démêlés avec Robert Broussard de l’antigang dans La chasse à l’homme. La vérité sur la mort de Mesrine (Plon, 2002). Puis dévoilé dans L’indic et le commissaire (Plon, 2006) des secrets de la Ve République.
Par Patricia Tourancheau
À l’automne 1968, le 36 enquête sur l’affaire Markovic, ragots et photos truquées de Claude Pompidou à la clé.
Derrière la disparition de l’opposant marocain s’entremêlent flics, truands et la plus grande maquerelle de Paname.