Le cas Berdah (2/2). Le rappeur a ciblé la « papesse des influenceurs » et laissé ses « pirates » se déchaîner. La lutte contre les arnaques a bon dos.
Son rôle dans la série.
Ancienne courtière en assurances, Magali Berdah est la fondatrice de la première agence d’influence en France, Shauna Events, créée en janvier 2017. C’est elle qui fait prendre conscience aux influenceurs de la téléréalité que les partenariats passés avec des marques sont monnayables. Le succès est immédiat, il attire les regards de Stéphane Courbit, qui rachète et intègre Shauna Events à sa société Banijay. Période faste pour Magali Berdah, où l’argent coule à flot, sa réputation la précède et Dubaï lui tend les bras : elle devient elle-même une influenceuse suivie par plus d’un million d’abonnés sur Instagram. Sur les plateaux télé, notamment celui de Cyril Hanouna dans Touche pas à mon poste (C8) qu’elle fréquente assidûment, elle est présentée comme la « papesse des influenceurs ». Mais son étoile décline lorsque la presse dévoile sa condamnation à l’interdiction de diriger une entreprise pendant cinq ans pour abus de faiblesse (elle avait soutiré 220 000 euros à un haut-fonctionnaire de 96 ans). 2022 est une année noire pour la papesse : Banijay se débarrasse d’elle en lui revendant Shauna 1 euro symbolique, elle est attaquée par le rappeur Booba qui l’accuse d’être responsable des dérives des influenceurs, et elle est écartée de toutes les tables rondes visant à encadrer les pratiques de l’influence. Pour tenter de rester dans la partie, elle vient de créer la Ficc, Fédération des influenceurs et des créateurs de contenus, alors même qu’une autre fédération, l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (l’Umicc), a vu le jour sans elle.
Par Marjolaine Koch
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