Éoliennes ou mine de nickel… Sur les terres des Samis, l’industrialisation se fait au nom de la lutte contre le changement climatique.
Son rôle dans la série.
Issue de la région de Tärnaby au sud du Sapmi, la députée samie a la parole nette et le regard d’un fleuve, l’été. En sus de son travail comme designeuse graphique et artisane, elle cumule mandat de députée au Parlement sâme de Suède et combat contre un projet de mine de nickel dans son village. La lutte contre la disparition des terres sâmes, c’est une histoire de famille. « Mes grand-parents ont connu l’installation de la centrale hydroélectrique dans notre région. Ils ont vu leurs terres ancestrales disparaître. On leur disait que c’était le progrès. Comment s’opposer au progrès ? », soupire-t-elle. Et puis il y a ce vieux projet de mine contre lequel son père s’est battu avant qu’elle ne reprenne la lutte il y a douze ans. « Dans notre région, tant d’abus ont été commis en si peu de temps », affirme la députée. Des scientifiques de l’Institut de biologie raciale venus étudier la population sâme du coin ; des familles entières de Samis du Nord, déplacées de force dans cette région du sud du Sapmi où les pâturages, déjà, venaient à manquer. Et les terres ancestrales, confisquées, exploitées. « Tout cela a un impact traumatique qui se transmet d’une génération à l’autre, dit-elle. Et je ne veux pas que mes enfants payent ce prix. » Alors pour elle, la commission Vérité, dont elle a piloté le développement, est un « dernier espoir » pour que les droits des Samis soient « enfin respectés ».
Par Lena Bjurström
Éoliennes ou mine de nickel… Sur les terres des Samis, l’industrialisation se fait au nom de la lutte contre le changement climatique.