Comme les Ukrainiens après eux, les Afghans suivis par « Les Jours » ont rapidement obtenu le statut de réfugiés. Une exception.
Ishaq Ali Anis a 28 ans.Son premier appareil, il le reçoit vers l’âge de 13 ans. Il vit alors comme réfugié au Pakistan et aime photographier les fleurs, la nature. Il revient à Kaboul en 2013 pour suivre des études en design graphique à l’université. Un jour, un professeur annonce qu’un cours de photographie va démarrer. « J’ai été le premier à me porter volontaire. » Les premiers mois, les cours se font sans appareils, faute de moyens. « Mon professeur nous apprenait à observer. »
Avec deux amis, il avait créé l’éphémère Jackson Art Café dans le quartier branché de Pol-e-Sorkh à Kaboul. Un lieu dont il était fier car il était devenu une sorte de sanctuaire pour les femmes, où elles pouvaient oublier pour un temps les contraintes imposées par une société islamique traditionnelle. Il regrette son petit appartement de la capitale afghane et le beau tapis qu’il avait acheté récemment. De Kaboul, il est parti sans ses appareils photo, ses biens les plus précieux.
Comme les Ukrainiens après eux, les Afghans suivis par « Les Jours » ont rapidement obtenu le statut de réfugiés. Une exception.
Les rues sûres et l’indifférence générale amortissent leur peine. Les Afghans suivis par « Les Jours » se font peu à peu à l’exil.
Mursal, Ishaq Ali, Sami, Jamila et Aqeel ont quitté l’Afghanistan en quelques heures. Ils racontent l’aéroport, l’angoisse, l’abandon.