Depuis quelques années, ma maison est équipée d’un enfant de type féminin. Elle a maintenant 5 ans et, quand j’ai décidé d’installer une enceinte connectée d’Amazon dans le salon pour mener à bien cette obsession sur les assistants vocaux, elle a été embarquée dans l’expérience sans avoir rien demandé. Elle était tout de même contente d’avoir un jouet de plus, elle qui a peu accès à la télévision, à des tablettes ou des téléphones portables. Depuis, je la regarde interagir avec Alexa, la personnalité virtuelle à qui nous parlons depuis quelques mois. D’abord, rien de toute cette technologie de pointe qui fait rêver les scientifiques et les lecteurs de science-fiction depuis quatre-vingt ans (lire l’épisode 3, « Alexa en plein âge bête ») ne l’a impressionnée. Une boîte qui parle avec une voix très humaine ? Normal. Après tout, elle est habituée à ce qu’une vidéo de ses cousins surgisse sur l’écran d’un téléphone au milieu de la campagne. Elle est née dans un monde où la différence entre un ordinateur, une télévision et un smartphone n’existe (presque) plus. La musique et les films flottent dans l’air pour elle, il n’y a qu’à appuyer sur un bouton pour en profiter – même si je ne suis pas peu fier qu’elle sache aussi mettre un CD et un disque vinyle sur une platine.
Malgré tout, il a fallu passer par une première phase de timidité envers Alexa – la même que les enfants de son âge montrent en présence d’un adulte inconnu.