«Bioman bonjour, que puis-je faire pour vous ? » À la suite de mon appel (lire l’épisode 9, « Le bio a-t-il un goût franc direct ? »), vous avez été nombreux à m’écrire pour me raconter comment vous essayez de manger bio, bien et bon. Certains m’ont livré leurs anecdotes savoureuses, comme Yves : « Rurbain, en arrivant dans la campagne idyllique, j’ai cru que les gentils paysans allaient me donner leurs meilleurs légumes. Que dire de la ferme derrière chez moi qui vend du chèvre amer comme la gale, deux salades et trois feuilles de bettes (ceci représentant un panier de légumes à 10 euros) ? » D’autres en avaient gros sur la patate bio et me l’ont fait savoir. Ainsi, Isabelle C., qui m’a parlé des « nombreuses tempêtes qui peuvent naître dans un crâne au moment des courses ». Mais la plupart d’entre vous m’avez soumis des dilemmes de consommateurs.
« Un magasin bio peut-il vendre du non bio ? »
Parfois, la question était facile, comme celle de Fanny. Réponse : Oui. Le magasin doit simplement s’assurer de l’absence de confusion entre les produits biologiques et ceux qui ne le sont pas, et fournir une traçabilité parfaite des produits certifiés. Certaines enseignes, comme Biocoop, s’astreignent à ne pas distribuer un produit non bio s’il existe en bio.
« Pourquoi des cerises du Chili en hiver peuvent-elles avoir un label bio ? Idem pour des haricots verts hors-saison… »
Pas très compliquée non plus, la colle de Morgane. Réponse : tout simplement parce que le label bio ne concerne pas les saisons, ni même – pendant qu’on y est – le goût ou les qualités nutritives. C’est bien dommage car, comme me le rappelait il y a encore quelques jours le chef Alain Passard pendant mon footing sur la plage – via un podcast de France Culture –, le plus important en cuisine, c’est le respect des saisons. Pour mémoire, vous trouverez dans cette obsession un guide de survie dans la jungle des labels (lire l’épisode 2, « Labels, au secours ! »).

« Les bananes ! Vaut-il mieux du bio colombien, du pas bio français ou du pas bio africain (au moins, il n’y a pas eu de chlordécone dans les plantations) ? Idéalement pas de bananes, c’est pas local, mais les enfants adorent… »
Certaines questions un peu longues, comme celle de Virginie, appellent des réponses qui le sont encore plus… Les bananes sont un excellent exemple des migraines que peut donner le bien manger (lire l’épisode 1, « Casse-tête dans mon assiette »). Au départ, vous vouliez faire une petite salade de fruits pour le dessert… et vous en arrivez à passer une heure sur votre téléphone dans le froid rayon fruits du supermarché, à lire des listes de produits chimiques inconnus et à rafraîchir vos vagues connaissances de l’histoire des inégalités dans l’accès à la terre aux Antilles. Je vous résume le plus rapidement possible, pour vous éviter d’attraper une mauvaise toux en scrollant entre les