Manger bio, local, plus végétal, on connaît la rengaine. Mais pourquoi ne pas aller plus loin, surtout en ces temps de festivités ? Voilà, le programme : on prend son gourdin (son arc, son silex, etc.), on file (à poil ou avec une peau de bête négligemment jetée sur les épaules) dans la nature pour y débusquer une dinde sauvage (Meleagris gallopavo), sans oublier au passage de se faire une bonne partie de cueillette (champignons, baies, etc.). Si la flemme est un handicap majeur, on peut aussi décréter que les fêtes rimeront avec abstinence (par intermittence ou plus radicalement), comme nos ancêtres du paléolithique qui n’avaient certainement pas tous les jours un mammouth à se mettre sous la dent. Mais quelle idée ? Il s’agit tout simplement de se mettre à la page et de faire son sauvage. Son « vrai » sauvage, sans pour autant dérailler sur les pistes noires du survivalisme prisé par l’extrême droite, de l’écofascisme voire des dérives sectaires concernant le jeûne, qui, non, ne guérit pas le cancer. Pas celui que Gérald Darmanin sert à tout-va (« Il faut stopper l’ensauvagement d’une partie de la société »). Encore moins celui du RN qui fait son miel de la délinquance, porte ouverte à l’ensauvagement et vice et versa.
Rien à voir. Le « sauvage » dont on vous parle fait partie d’un mouvement qui cherche à « ensauvager » ou « réensauvager » son assiette en ces temps d’urgence climatique.