«Allumeeeeeeez le feu », braillait Johnny, qui ne croyait pas si bien dire. « Le barbecue va exploser chez vous », confirme très officiellement aux Jours l’Américain Steven Raichlen, 69 ans, en cet été brûlant. Raichlen ? Un sacré bonhomme – évidemment un bonhomme, on y revient un peu plus loin – qui, après avoir passé un bout de sa jeunesse en France à étudier la cuisine médiévale et suivi des cours de cuisine, a senti l’appel du feu comme d’autres prennent la mer. C’est ainsi qu’après un début de carrière comme critique culinaire et quelques bouquins « qui ont fait des fours » (ce diplômé de littérature française maîtrise notre langue jusque dans ses jeux de mots), il s’est lancé pendant trois années sur la piste des grillades et des spécialistes de la discipline, les grillardins. Autant de mois à observer les braseros de la taille d’une boîte à chaussures en Asie du Sud-Est ou les gigantesques foyers typiques de l’Argentine ou du sud des États-Unis. 25 000 kilomètres parcourus dans 25 pays à tout boulotter. Même du choto d’Uruguay à base d’intestins d’agneaux enroulés et grillés ou du satay padang indonésien fait de brochettes d’entrailles de bœuf servies avec de la sauce piquante. Au terme de ce périple, un best-seller intitulé La Bible du barbecue paru en 1999, vendu à 4 millions d’exemplaires, traduit en douze langues. Des tas d’autres ont suivi, dont un petit dernier qui vient de paraître en France sur les légumes – mais pas végé. Et surtout, une réputation de maître du gril, de gourou du barbecue, d’homme de braise… Caliente.