Lundi soir, Maggy Biskupski s’est suicidée avec son arme de service. Policière à la BAC des Yvelines et présidente de l’association MPC (pour « mobilisation des policiers en colère »), elle était l’une des figures des manifestations de policiers de l’automne 2016, ces défilés souvent nocturnes que Les Jours avaient suivis dans la série L’étincelle. Beaucoup de ses collègues, et au-delà, la connaissaient au moins de nom. Depuis deux ans, elle faisait partie des rares policiers en activité, hors délégués syndicaux, à intervenir dans les médias à visage découvert. Ces apparitions non autorisées lui ont d’ailleurs valu une procédure de l’IGPN pour avoir manqué à son devoir de réserve.
Au sein des forces de l’ordre, la litanie des suicides s’égrène à un rythme plus qu’hebdomadaire. Depuis le lancement de cette série sur l’arme de service, fin octobre, plusieurs policiers et gendarmes se sont donné la mort. Maggy Biskupski n’aurait pu être qu’un petit bâton sur la liste de ces quasi-anonymes, sans photo. Maggy B., 36 ans, BAC de Sartrouville, le 12 novembre. Elle est la 30e policière à se suicider cette année d’après le décompte de sa propre association. Après Franck S., 43 ans, police aux frontières de Roissy, le 1er novembre. Frédéric L., 35 ans, CRS, le 23 octobre. Le 5 novembre, un garde républicain, Emmanuel B. 45 ans, s’est suicidé dans les jardins de Matignon, lui aussi avec son arme de service. Dans l’avis de décès, sa famille précisait qu’elle ne désirait