Les tués de Calais

Infatigable Mariam Guerey. Presque vingt ans qu’elle se démène auprès des exilés avec l’équipe du Secours catholique de Calais. Vingt ans à sillonner les dunes et les blockhaus, les squats et les « jungles », pour offrir du thé, discuter, aider. Elle s’est engagée « avec le Secours » juste après la fermeture du camp de Sangatte, en 2002, d’abord comme bénévole puis en tant que salariée. Côtoyer les exilés bloqués à la frontière, « partager la langue arabe » avec certains, « les rires et les sourires », autant de raisons qui l’ont incité à rejoindre l’association. Celle qui a vécu plusieurs années sans-papiers en France, après son arrivée du Maroc, est de tous les moments, les plus joyeux comme les plus durs.

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Benjamin d’une famille de cinq enfants, Monkontafé Dembélé a grandi à Bambila, dans la région de Kayes, dans l’ouest du Mali. En 2014, il quitte son pays. Le voyage vers Paris durera près de deux ans, dont six mois en Libye et neuf en Italie. Dans la capitale française, il passe plusieurs mois mais son grand frère Abdou, qui vit en France, se souvient « qu’il ne trouvait pas sa place ». Un ami qui vit en Angleterre l’incite à reprendre la route et à le rejoindre. Monkontafé Dembélé se rend à Calais. Il meurt le 4 juillet 2016 sur la rocade portuaire, après avoir été percuté par un véhicule qui a ensuite pris la fuite. Il avait 16 ans. Son corps a été rapatrié au Mali.

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Abdulah Dilsouz est décédé le 21 décembre 2017, après avoir été percuté par un véhicule sur la rocade portuaire de Calais. Les équipes de maraude de l’association Refugee Youth Service avaient signalé ce mineur non accompagné de 15 ans auprès des services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du département du Pas-de-Calais. Malgré ce signalement, il n’a pas été pris en charge. Il était né le 1^er janvier 2002, à Sourkhroud, dans l’est de l’Afghanistan. Son corps y a été rapatrié.

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Omid Jamil Ali, 21 ans, a été retrouvé mort sur le site Eurotunnel de Folkestone, en Angleterre, le 18 octobre 2001, après avoir tenté de franchir la frontière caché sur un train. Son corps est resté près de trois ans à la morgue car sa famille, démunie, n’était pas en mesure d’organiser son rapatriement. Un appel à dons, lancé par des militants antiracistes britanniques, a permis de rassembler le montant nécessaire. Omid Jamil Ali a été enterré dans son village de Sharbarza, dans le nord de l’Irak, début novembre 2004.

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