Il paraît que casser le thermomètre n’a jamais permis de faire baisser une fièvre. À la SNCF, la crise sociale en cours (lire l’épisode 1, « Un syndrome France Télécom à la SNCF, c’est possible ») va pourtant de pair avec un affaiblissement des vigies censées mesurer son ampleur, alerter sur ses dégâts : les représentants des cheminots. Depuis
Jusqu’à ce chambardement du Code du travail voulu par Emmanuel Macron dès son arrivée au pouvoir, trois organes co-existaient. Le comité d’entreprise (CE) consultait les élus sur les questions liées à la situation économique, à la stratégie ou à l’organisation du travail. Les délégués du personnel (DP) représentaient les salariés pour toute demande, individuelle ou collective, liée à l’application du Code du travail, des conventions collectives, des salaires, etc. Le troisième pilier de l’édifice, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), endossait le rôle de vigie face aux menaces pour la santé, tant physique que psychique, des employés. Aujourd’hui, une instance unique les a gobés : le comité social et économique (CSE), obligatoire dans toutes les entreprises depuis le 1er janvier 2020.
Lors de la présentation des ordonnances, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait vanté l’arrivée de « ce lieu unique où l’on peut négocier tout », « l’économique » comme le « social », puisqu’il réunit « l’ensemble des compétences des trois instances » disparues.