Le cabinet de Muriel Pénicaud a-t-il piégé les syndicats réformistes ? Les décisions prises par la ministre du Travail et ses conseillers continuent d’être défavorables aux salariés, après la publication des ordonnances reprenant largement les revendications du patronat. Elles placent ainsi en porte-à-faux les centrales syndicales comme FO, la CFDT et la CFTC, qui privilégient la discussion avec le gouvernement, à l’inverse de la CGT, qui tente d’instaurer un rapport de force dans la rue – après la manifestation du 12 septembre, la centrale de Montreuil a appelé à une nouvelle journée de mobilisation ce jeudi 21 septembre. La stratégie consistant à tenter d’obtenir des décisions favorables dans les couloirs des ministères montre chaque jour ses limites.
Dans cet entre-soi du dialogue avec les cabinets ministériels, les états-majors des syndicats réformistes se retrouvent petit à petit coupés de leur base militante. Après les ordonnances, qui seront présentées en conseil des ministres ce vendredi 22 septembre, les conseillers auraient pu préparer des décrets qui répondent à une partie des revendications des syndicats de salariés. Toutes les grandes réformes sont en effet accompagnées de textes complémentaires qui précisent des points de la loi, et permettent de la mettre en œuvre, parfois en la modifiant substantiellement dans un sens ou dans l’autre.