«La réglementation ? Mais c’est fou ! Fou ! Tous les ans, ils nous en remettent une couche ! Qu’est-ce que je raconte… Tous les trimestres ! Comment je fais pour travailler, moi ? Com-ment-je-fais ? S’ils veulent qu’on délocalise en Pologne, il faut le dire, voilà. Si la création d’emplois dérange, nous, on s’en va. » On l’aura compris : Frédéric, patron d’une PME cosmétique du Limousin, trouve que l’exercice de son activité pâtit d’un excès de normes. Interrogé sur le même sujet, Christophe Masson, directeur scientifique de la Cosmetic Valley, lève les yeux vers l’horizon, comme pour évaluer l’altitude de la montagne paperassière, avant de lâcher : « La réglementation est un challenge. Ses durcissements constants nous forcent à nous dépasser. » Traduction : ne comptez pas sur moi pour vous dire que l’administration nous en demande trop, mais tel est bien mon avis.
Restriction croissante sur les allégations santé, dossier d’information produit (DIP) très formel, protocole de Nagoya sur le respect de la biodiversité quand on emploie des produits naturels, interdiction de plusieurs colorants dans les teintures pour cheveux… À première vue, en effet, il pleut des textes. « Les fabricants trouvent toujours qu’il y a trop de normes, tempère Laurence Coiffard, professeur de cosmétologie à l’université de Nantes.