«Vous préférez être vacciné sans masque ou masqué sans vaccin ? » « Comment fait Jean Castex pour ne rien dire pendant aussi longtemps ? » Nouvelle édition du Journal de reredéconfinement, votre fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et toujours en accès libre.
Le masque ou le passe. Comme l’avait annoncé Emmanuel Macron le 12 juillet dernier (lire l’épisode 8, « Le passe partout, une clé pour Macron »), ce mercredi marque la première phase de l’extension du passe sanitaire. Ce dernier devient obligatoire pour tous les lieux de culture et de loisir accueillant plus de 50 personnes, soit les cinémas, musées, théâtres, parcs d’attractions, salles de sport et piscines. Mais, une fois à l’intérieur, le masque n’est normalement plus obligatoire (sauf pour les salariés), à moins que les autorités locales ou les responsables des lieux concernés en décident autrement. Le décret publié ce mardi par le gouvernement prévoit en effet que « le port du masque peut toutefois être rendu obligatoire par le préfet de département lorsque les circonstances locales le justifient, ainsi que par l’exploitant ou l’organisateur ». À Paris, se faire une toile sans passe (mais avec masque) reste cependant possible dans quelques cinémas indépendants qui ont décidé d’abaisser leur jauge à 49 personnes. C’est le cas, par exemple, du Brady, dans le Xe arrondissement, qui l’indique sur son site.
« Quatrième vague ». Invité ce mercredi midi sur TF1 pour faire le point après la tenue d’un conseil de défense sanitaire dans la matinée, Jean Castex n’a fait aucune annonce nouvelle, renvoyant aux préfets le soin de prendre des mesures au niveau local (comme l’obligation du port du masque en extérieur, déjà mis en place dans les Pyrénées-Orientales). « Les grands axes de la stratégie [présentée la semaine dernière par Emmanuel Macron] ont été confirmés », s’est contenté de dire le Premier ministre, après avoir convenu que la France était bien entrée « dans la quatrième vague ». Le taux d’incidence national atteint en effet 84 pour 100 000 habitants et un peu plus de 18 000 contaminations ont été recensées ce lundi, soit une augmentation de 150 % sur une semaine. Ce qui, selon Olivier Véran, est inédite. « Nous n’avons jamais connu cela, a déclaré ce mardi le ministre de la Santé, ni avec le Covid (la première souche du virus, ndlr), ni avec le variant anglais, ni avec le sud-africain, ni avec le brésilien ».
Fermeté et pragmatisme. Jean Castex a seulement précisé la manière dont les contrôles devraient s’organiser dans les lieux accessibles seulement avec passe sanitaire. La vérification des passes incombera aux « responsables » (cafetiers, exploitants de salle…), mais « tout ce qui a trait à l’identité de la personne », à savoir « les contrôles de deuxième niveau », sera du ressort de la police, et mené de manière « aléatoire ». La fraude sera donc facile, mais on ne vous la conseille pas. À l’Assemblée nationale (où est discuté le texte prévoyant de nouvelles mesures de lutte contre la crise sanitaire), la majorité La République en marche (LREM) et Modem a adopté en commission un amendement prévoyant une peine de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende pour toute présentation d’un faux passe. Le Premier ministre a enfin laissé une semaine à tout le monde pour mettre en place les systèmes de contrôle, avant de passer aux sanctions. « Nous sommes fermes sur les principes, mais pragmatiques dans la mise en œuvre », s’est justifié Jean Castex.
Critiques. Le Premier ministre ne s’est pas non plus étendu sur les oppositions à l’extension du passe sanitaire. Admettant qu’il y avait des « interrogations sur les libertés publiques », il s’est contenté de promettre une future saisine du Conseil constitutionnel du texte actuellement débattu au Parlement. De nombreuses critiques se sont pourtant fait entendre au cours de la discussion parlementaire, même au sein de la majorité : le député LREM Pacôme Rupin a ainsi dénoncé avec le passe sanitaire « une atteinte majeure à la liberté d’aller et venir, à la liberté de conscience, au droit de refus de se soumettre à un traitement, à la vie privée et aux données personnelles de santé ». Autre mise en garde, celle de la Défenseure des droits, Claire Hédon, qui a fait part de ses « inquiétudes » alors que les « restrictions d’accès aux transports publics, à certains biens et services, aux loisirs, restaurants, foires, centres commerciaux, risquent d’entraver la vie quotidienne de nombreuses personnes » qui n’ont pas « encore eu accès la vaccination ».
Calendrier serré. Le Premier ministre a enfin confirmé les délais annoncés par Emmanuel Macron concernant l’extension à « début août » du passe sanitaire pour les restaurants, les centres commerciaux, les trains et les avions. Le calendrier est cependant serré. Après discussion toute la nuit en commission, le projet de loi prévoyant cette extension (ainsi que l’obligation vaccinale pour les soignants) doit être examiné ce mercredi en séance publique à l’Assemblée, puis être transmis au Sénat, et enfin passer devant le Conseil constitutionnel. Et déjà de petits changements par rapport au projet gouvernemental ont été adoptés. Ainsi, en commission, les députés ont repoussé à la fin septembre la mise en place du passe sanitaire pour les 12-17 ans. Le gouvernement souhaitait n’exempter les adolescents que jusqu’au 30 août.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? Hé mais c’est terminé, le couvre-feu (enfin, pour le moment…). Du coup, ce n’est plus à partir de 19 heures, 21 heures ou 23 heures qu’on vous conseille de lire Les Jours mais tout le temps. Mais quoi, par exemple ? Par exemple, cet entretien avec l’épidémiologiste Catherine Hill, toujours percutante dans son analyse de la stratégie française de lutte contre la pandémie, signé Aurore Gorius. Et pour ça, il suffit de s’abonner aux Jours. Fastoche.
Quand me faire vacciner ? Tous les critères des personnes actuellement vaccinables sont en ligne sur sante.fr où l’on peut aussi s’inscrire et trouver l’adresse d’un centre près de chez soi..
0800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.