«C’est vrai que les Français ont plus peur de ne pas pouvoir boire un demi au bistrot que d’attraper le virus ? » « Si le passe sanitaire est obligatoire dans les hôpitaux, les malades du Covid non vaccinés devront se faire soigner chez eux ? » Nouvelle édition du Journal de reredéconfinement, votre fil d’informations vérifiées et validées par la rédaction pour répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise sanitaire (et celles que vous ne vous posez pas). Et ce lundi, c’est une version spéciale annonces présidentielles. Et toujours en accès libre.
Doctrine changeante. Après les masques inutiles devenus obligatoires l’an dernier, voici que le gouvernement change encore une fois de doctrine sur un sujet majeur lié à la crise sanitaire. Dans une allocution d’une demi-heure prononcée ce lundi soir (dans un décor original : le Grand Palais éphémère, avec en toile de fond la tour Eiffel), Emmanuel Macron a annoncé l’extension du passe sanitaire à de nombreuses activités de la vie quotidienne
Passe-café. Ce rebond du Covid, marqué par une hausse généralisée du taux d’incidence, a un effet immédiat pour deux territoires d’outre-mer : la Martinique et la Réunion. Dès ce mardi, l’état d’urgence sanitaire sera déclaré et un couvre-feu instauré. Dans l’Hexagone, les mesures nouvelles vont entrer en vigueur dans les prochaines semaines. Le chef de l’État prévoit de réunir en session extraordinaire le Parlement afin de faire adopter rapidement un projet de loi (présenté en conseil des ministres le 19 juillet) permettant d’étendre l’utilisation du passe sanitaire. Selon le calendrier envisagé, il sera obligatoire pour les plus de 12 ans, dès le 21 juillet, de présenter ce document (sous une forme numérique ou papier) pour se rendre, dixit Emmanuel Macron, dans « les lieux de loisirs et de culture » : à savoir, « un spectacle, un parc d’attractions, un concert ou un festival ». Puis, à partir du début du mois d’août, pour entrer dans « les cafés, les restaurants, les centres commerciaux ainsi que dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les avions, trains et cars pour les longs trajets ». L’obligation s’appliquant aux clients, aux usagers et aussi aux salariés. Et le Président envisage une extension à d’autres activités, « en fonction de l’évolution de la situation ».
Contraindre sans obliger. Pour Emmanuel Macron, ces nouvelles règles visent à « reconnaître le civisme » et à faire « porter les contraintes sur les non-vaccinés ». Ainsi, il prévoit aussi de mettre fin à l’automne à la gratuité des tests PCR effectués sans ordonnance, « afin d’encourager la vaccination plutôt que la multiplication des tests ». Et si cette stratégie ne marche pas, il faudra alors « se poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français » a menacé le Président. Mais pas la peine d’attendre : cet avertissement a eu un effet immédiat. Quelques minutes après la fin de l’allocution présidentielle, le site Doctolib.fr (sur lequel se prennent la plupart des rendez-vous pour se faire vacciner) était en carafe. « Vous êtes nombreux à essayer de prendre rendez-vous. En raison d’un grand nombre de connexions simultanées, nous vous invitons à patienter dans la file d’attente », pouvait-on y lire. Selon Doctolib, 20 000 rendez-vous par minute étaient pris, « un record ».
Obligation pour les soignants. Avec le personnel médical, le Président utilise en revanche une méthode plus directe : l’obligation. Les soignants doivent dorénavant se faire vacciner, et ils ont jusqu’au 15 septembre. Après cette date, « des contrôles seront opérés et des sanctions seront prises », a averti Emmanuel Macron. Dans le détail, cela concerne « les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation de handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile ».
Retraite ou Covid, il faut choisir. L’allocution présidentielle qui, comme beaucoup d’autres a été interminable (avec un résumé de l’épidémie, comme si on avait oublié les épisodes précédents), a aussi été l’occasion d’aborder de très nombreux sujets sociaux. Le président a indiqué que la réforme de l’assurance chômage sera mise en œuvre le 1er octobre prochain, mais que la réforme des retraites, elle, attendrait que l’épidémie soit « sous contrôle ». En attendant, le gouvernement est chargé de travailler avec les partenaires sociaux dès la rentrée.
Comment s’occuper pendant le couvre-feu ? Hé mais c’est terminé, le couvre-feu. Du coup, ce n’est plus à partir de 19 heures, 21 heures ou 23 heures qu’on vous conseille de lire Les Jours mais tout le temps. Tenez, voici, par exemple, le nouvel épisode de la série Jacques Rançon, de sang froid, signée Lola Breton. Si l’homme a déjà été condamné pour le meurtre de deux femmes à Perpignan et a été récemment reconnu coupable en première instance d’un troisième meurtre (il a fait appel), la liste n’est peut-être pas complète. C’est en tout cas ce que se demandent les enquêteurs… Un récit à lire en s’abonnant aux Jours, évidemment : profitez-en, actuellement les deux premiers mois sont à un euro.
Quand me faire vacciner ? Tous les critères des personnes actuellement vaccinables sont en ligne sur Sante.fr où l’on peut aussi s’inscrire et trouver l’adresse d’un centre près de chez soi.
0800 130 000. C’est le numéro vert à contacter 24 heures sur 24 pour toute question. Toux sèche, fièvre, nez qui coule ? C’est son médecin qu’il faut appeler et pas le 15, réservé aux détresses respiratoires. Et c’est aussi ce numéro qu’il faut aussi contacter en cas de difficulté à se faire tester.
Quand appeler le 15 ? En cas d’aggravation des symptômes accompagnés de difficultés respiratoires et signes d’étouffement.