Ça commence à aller mieux. Telle est la petite musique jouée aux oreilles des Français sur le coronavirus par le gouvernement depuis le début de la semaine. Mais si sa circulation ralentit, les hospitalisations sont au plus haut, atteignant 33 500 patients Covid. Mais que dit le terrain ? Et surtout, comment a-t-on pu de nouveau se retrouver dans une situation de grande tension dans les hôpitaux alors que le Ségur de la santé est passé par là ? Le docteur Michel Hanssen est cardiologue au centre hospitalier de Haguenau (Bas-Rhin), président de la commission médicale d’établissement de son hôpital et, en tant que membre du conseil d’administration du Syndicat national des médecins des hôpitaux publics (Snam-HP), il a participé à des groupes de travail pré et post-Covid au ministère de la Santé. Il ne décolère pas contre l’État qui n’a pas su tirer les leçons de la crise sanitaire.
Selon le directeur général de la santé Jérôme Salomon, la France atteint un record « inégalé » de 33 500 patients Covid cette semaine. Quelle est la situation dans votre région ? Est-ce que vous avez tiré des leçons de la première vague ?
Dans le Grand Est, contrairement à la première vague où on avait été frappés par un tsunami (lire l’épisode 6 de la saison 1, « “On va faire une médecine de guerre” »), on est moins touchés que d’autres régions, comme Auvergne-Rhône-Alpes ou Bourgogne-Franche-Comté. On a connu une montée dans les quinze derniers jours tout à fait significative mais sans débordement.