De Colmar (Haut-Rhin)
Dans le murmure incessant de sonneries et de vrombissement des machines, un nouveau bruit résonne. Ding. Suspense. « Négatif ! », s’exclame Noémie Steffan. La « bed manager », responsable de la gestion des lits, brandit l’étiquette autocollante porteuse de bonne nouvelle. Depuis le dernier passage des Jours (lire la saison 2 d’Urgences), il y a eu du changement aux urgences Louis-Pasteur de Colmar. Noémie est devenue brune et, fin octobre, le service s’est affranchi de l’attente des résultats de tests Covid livrés par le laboratoire. Deux petites machines sont désormais reines et trônent dans la salle de biologie délocalisée des urgences. Comme toujours, long coton-tige en main : tournicoti dans le nez du patient, tournicota dans le capteur du robot qui guide le soignant pas à pas. En quinze minutes, temps de chauffe compris, le verdict tombe. Si le signal retentit en moins de cinq minutes, c’est mauvais signe.
Plutôt que de guetter leurs mails pendant des heures alors que des dizaines de patients occupent des boxes qu’il faudra ensuite désinfecter de fond en comble, les infirmiers « frottent » les patients venus d’Ehpad, ceux qui présentent des symptômes et ceux sur le point de se faire opérer, dans les ambulances. S’ils arrivent par leurs propres moyens, l’IAO (infirmière d’accueil et d’orientation) les installe à l’écart pour les tester. Une quarantaine de tests sont ainsi effectués chaque jour ces temps-ci.