Âgé de 29 ans, il a grandi dans la Drôme, où il était ami avec Manuel Bompard, qui fut le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017. Vers la fin de l’adolescence, il s’intéresse à la politique au moment du référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. C’est aussi à cette période qu’il
« découvre le racisme ». Fils d’Algériens réfugiés en France à cause du terrorisme
« des années noires », c’est ici qu’il entend pour la première fois l’insulte
« sale Arabe ». En 2007, il s’engage pour Ségolène Royal –
« Je voulais battre Sarko à tout prix » –, il s’encarte au MJS, le mouvement des jeunes socialistes, mais préfère militer dans le syndicalisme étudiant. À Lyon, il adore fomenter grèves et blocages des facs. Il fait un an de stage à Médecins sans frontières, puis, en 2011, se retrouve à Paris. Il appelle
« Manu » Bompard, son vieux copain, pour se rendre utile au Parti de gauche, fondé en 2009, et se forme auprès de François Delapierre, secrétaire national du parti, décédé depuis.
« Il disait : “Le PS va s’effondrer, et ce jour-là, il faut qu’on soit prêts.”
» Tayeb a bossé comme chargé de communication pour EDF, puis pour la CGT, a été embauché en 2014 dans la nouvelle équipe municipale à Grenoble. Il y reste deux ans. Au moment de la campagne de 2017, il se retrouve animateur du comité électoral, il doit notamment faire le lien entre les « groupes d’appui » de La France insoumise et les élections législatives à venir. Il aime travailler pour Danièle Obono
« parce qu’elle n’a pas peur ». Il est chargé du travail en circonscription.
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