Le recommandé est arrivé chez elle un samedi matin. À l’intérieur, une « sommation officielle » de payer à SFR sous quinze jours… 17 000 euros. Marion (prénom modifié) fait partie des 5 000 salariés SFR qui ont quitté l’entreprise avec le gigantesque plan de départs volontaires voulu par Patrick Drahi, le plus gros plan social de France, que nous racontons depuis près d’un an dans cette série (lire l’épisode 1, « Le plan D, comme discret »). Vendeuse en boutique pendant plus de dix ans, elle était l’une des premières à prendre ce plan, ouvert un an plus tôt dans la filiale distribution (qui regroupe le réseau de boutiques de SFR). Elle était plutôt contente de partir – de toute façon, son magasin allait fermer et son poste était supprimé. Elle avait signé son départ en décembre 2016, s’était reconvertie dans un autre métier et pensait avoir « tourné la page ». Mais aujourd’hui, SFR lui réclame un trop-perçu d’indemnités de départ. 17 000 euros donc. L’entreprise exige sans manières réparation immédiate de ses propres erreurs de calcul. Il n’y a, au bas de la lettre, ni excuses ni formes. Juste une sommation de payer avant le 30 novembre à 14 heures. « À défaut (…), j’ai dores-et-déjà (sic) instruction de saisir la justice compétente », explique l’avocat dans son courrier.
Le cas de Marion n’est pas un cas isolé. La CGT de SFR Distribution a répertorié 14 cas comme le sien qui sont remontés en l’espace de quelques jours.