Sonia a essayé de se rendre au siège social, à Saint-Denis. Mais un vigile lui a expliqué qu’il ne pouvait la laisser rentrer. Elle ne fait plus partie des effectifs de SFR. Laura a tenté d’appeler des dizaines et des dizaines de fois pour tenter de joindre la cellule dite « PDV », celle qui s’occupe du titanesque plan de départs volontaires chez SFR. Elle a envoyé « quatre mails par jour » durant des semaines, « à des gens injoignables », « débordés », « dépassés ». Sonia et Laura ont quitté SFR, comme 5 000 autres salariés. Et comme nombre de ces salariés, elles ont dû faire face à une entreprise malade de la saignée qu’elle s’impose à elle-même, une sorte de hara-kiri social consistant à supprimer plus d’un tiers de ses effectifs, en l’espace de quelques mois seulement – alors qu’il était prévu que le processus s’étale sur deux ans.
Plusieurs semaines après leur départ, Sonia et Laura n’avaient toujours pas touché leurs indemnités, ni réussi à obtenir les documents légaux leur permettant de s’inscrire à Pôle emploi. Un autre ex-salarié du site de Massy nous explique qu’il a dû patienter deux mois sans aucun revenu avant que son dossier ne soit (partiellement) réglé. Pendant cette période, il a cumulé différents crédits à la consommation pour payer ses loyers et continuer à vivre. Ces cas ne sont pas isolés. Ici, un groupe privé Facebook de plus de 250 personnes et qui ne cesse de grossir, « Les coulisses du PDV », là un forum des « ex », racontent la grande pagaille du