L’agriculture est la deuxième activité la plus émettrice de gaz à effet de serre en France, une des premières victimes des dérèglements climatiques et un levier essentiel dans la transition écologique, toujours plus urgente selon le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Pourtant, les deux candidats présents au second tour de la présidentielle continuent de baser leur (maigre) programme agricole sur un modèle productiviste et des propositions démagogiques. Plus d’un agriculteur se donne la mort chaque jour en France. Ils étaient 605 en 2015, 529 en 2016. Pourtant, il a fallu attendre le tout dernier discours de campagne d’Emmanuel Macron, ce vendredi dans le Lot, pour que le candidat-Président évoque le rôle de l’agriculture dans la transition écologique. Et dans le débat de l’entre-deux-tours (lire l’épisode 6, « Macron-Le Pen : un air de débat vu »), Marine Le Pen n’a évoqué le secteur que pour lister des « exploitations pillées », des « récoltes et des engrais volés », bref : pour parler insécurité… Alors que les agriculteurs rencontrés par Les Jours ont bien d’autres préoccupations.
Traditionnellement à droite, le vote agricole semble l’être resté cette année. À une différence près : il s’est déplacé des Républicains (LR) à La République en marche. Fin février, 30 % des agriculteurs pensaient voter pour Valérie Pécresse, d’après le baromètre agricole Datagri.