Oui, il y a encore un chemin possible pour Donald Trump jusqu’à la victoire lors de la prochaine présidentielle aux États-Unis. Et son dernier tweet polémique, ce jeudi 30 juillet, évoquant un report de l’élection pour cause de fraude supposée dans le vote par correspondance, en est un jalon. Mais retournons encore quatre jours en arrière. La date du 26 juillet a donné lieu à une floraison de commentaires convergeant vers une évidence : jamais aucun président sortant ne s’est retrouvé à cent jours du vote, prévu le 3 novembre contre Joe Biden, dans une situation aussi catastrophique sans perdre finalement l’élection. Le taux d’opinions positives de Donald Trump au 30 juin 2020 est descendu à 38 % dans le baromètre Gallup. Or, historiquement, seuls George Bush Sr et Jimmy Carter étaient sous le seuil des 40 % à la même période de leur mandat… et ce sont les deux seuls à ne pas avoir été réélus depuis 1945. Ce signal d’alarme politique correspond à une épidémie de Covid-19 qui, loin du reflux connu en Europe depuis mai, connaît un rebond extrêmement fort depuis mi-juin en matière de contaminations et de décès sur tout le territoire états-unien. À la fin juillet 2020, selon les données de référence de l’université Johns Hopkins, rapporté au nombre d’habitants, le nombre de morts aux États-Unis a dépassé celui de la France et représente environ 22,5 % de tous les décès mondiaux. Et cette aggravation continue de l’épidémie est directement imputée par l’opinion publique au Président, dont la communication à la fois désordonnée et euphémistique paraît décalée avec la gravité de la situation (lire l’épisode 9, « Trump et les insurgés du confinement »).