Alain Goraguer, Musique classée X (Les Disques de culte, 2018)
S’il y a bien quelque chose qui caractérise la carrière musicale du compositeur Alain Goraguer, mort cette semaine à l’âge de 91 ans, c’est son absence totale de snobisme. Goraguer, c’était le bon copain conscient de son immense talent mais pas prise de tête, qui n’a fait, pendant ses six décennies de carrière, que suivre ses envies du moment et les rencontres qui se jouaient chez lui, autour d’un verre bien plus qu’autour de son piano.
On a ainsi déjà parlé ici de sa géniale bande originale psyché-funk pour le film d’animation La Planète sauvage (lire l’épisode 134, « Les fantasmagories de Wilma Vritra et Alain Goraguer »), une digression aux synthés presque sans lendemain chez lui. On pourrait aussi citer ses blagues musicales sous les noms « Los Goragueros » ou « Laura Fontaine et son quartette », ses musiques faussement sérieuses pour Boris Vian, tout Serge Gainsbourg première époque, ses arrangements cette fois trop sérieux pour Jean Ferrat et, au même moment, le disco en plastique composé pour Gym Tonic de Véronique et Davina… Cette dernière connexion avec la télévision, surprenante, s’est faite un peu par hasard, comme souvent chez Goraguer : les deux sportives en collants fluos étaient les profs de sa femme et lui ont demandé un jour de leur faire un générique pour une émission qui allait les mettre en scène. Alain Goraguer n’avait pas de bonne raison de dire non, alors il a écrit l’inénarrable