Et la France possédante dans tout ça ? Ces anciens assujettis à l’impôt sur la fortune (ISF) qui sont les grands gagnants de la politique fiscale d’Emmanuel Macron, comment vivent-ils ces émeutes et ces appels à rétablir un impôt honni… par eux (lire l’épisode 2, « Les gilets jaunes en imposent sur l’ISF »). On a retrouvé un échantillon de cette population ce jeudi, à l’occasion de deux manifestations se déroulant dans les beaux quartiers de Paris. Au cinquième « Sommet de l’économie » organisé par le magazine Challenges, qui se tenait au palais de Tokyo, dans le XVIe arrondissement, on croisait des patrons du CAC 40 et de nombreux représentants de l’establishment politico-financier. Et le ton était loin de l’euphorie de la précédente édition.
L’année dernière, en recevant le Premier ministre Édouard Philippe, Claude Perdriel, propriétaire du magazine et 359e fortune française, avait fait le panégyrique du « duo de choc » gouvernant la France, qui était arrivé « en quelques mois à redonner confiance aux Français » et à faire en sorte que « la France si décriée est maintenant l’objet d’une admiration unanime ». Et, avant de donner la parole au Premier ministre, il avait conclu son propos par un « La France est de retour, merci ». Cette année, on a senti beaucoup de doutes et de prudence de la part du patron de Challenges.