Le rendez-vous avait été fixé par Les Amis de la Terre un samedi d’octobre dernier, à 11 heures, devant une agence BNP Paribas située place Félix-Eboué, dans le XIIe arrondissement de Paris, en présence de citoyens et de porteurs d’alternatives
. Il s’agissait de montrer qu’il est possible d’épargner le climat avec notre argent
. BNP Paribas sponsorise la COP21 et, selon Pierre Sagot, responsable communication de la branche française de l’ONG qui se veut protectrice de l’homme et de l’environnement dans 76 pays, la banque est la première en France à financer le secteur du charbon
. Pire, elle n’a toujours pas pris un seul engagement climat crédible à deux mois de la conférence
– elle ne l’a fait qu’après l’action de l’ONG, lire l’épisode 2. Les Amis de la Terre avaient donc décidé de la viser.
Avec quelques minutes de retard sur l’horaire prévu, une vingtaine d’hommes et de femmes, plutôt jeunes, déboulent depuis une rue adjacente. La plupart porte un T-shirt avec le logo des Amis de la Terre, certains brandissent des cochons en carton-pâte. Deux photographes ont leur appareil en bandoulière, tandis qu’un preneur de son tient un mini-enregistreur. Lucie Pinson, chargée de campagne « finance privée » pour l’ONG, dirige les militants, un gros sac Leroy Merlin à l’épaule, où est rangé le matériel pour l’action à venir. Celle-ci démarre immédiatement, une sorte de pièce de théâtre où rien n’est improvisé.
C’est comme la vente d’armes. On sait que ce n’est pas très bien, mais si on ne le fait pas, les emplois vont ailleurs.
Dix militants sortent une banderole où est écrit épargnons le climat
, puis se positionnent devant les distributeurs automatiques de la banque, à droite de l’entrée de l’agence.