Avec la victoire de Benoît Hamon à la primaire de gauche, le revenu universel a définitivement changé de statut. Ce n’est plus une utopie vieille de deux cents ans portée par des philosophes ou des militants qui peut faire l’objet de débats sans fin (lire l’épisode 1, « Le revenu universel, idée de gauche… et de droite »). Devenu la principale proposition de campagne du candidat socialiste, c’est un sujet qui, pour être pris au sérieux par les experts économiques, se doit de trouver rapidement des solutions pour être financé. Pour répondre aux critiques qui jugent trop coûteuse la distribution à tous les Français d’une allocation d’au moins 600 euros (lire l’épisode 3, « Revenu universel : le dessein de Hamon, la caricature de Valls »), Hamon a donc confié le dossier à une professionnelle : l’économiste Julia Cagé, qui vient de rejoindre l’équipe de campagne du candidat socialiste. Elle a pour mission, comme elle l’explique aux Jours, de « boucler une nouvelle proposition chiffrée sur le revenu universel » qui devrait être présentée dans les prochains jours. Et attention, ça devrait décoiffer !
Son projet, qu’elle nous a détaillé en exclusivité, est, selon elle, beaucoup « plus ambitieux » et « améliore » celui déjà présenté par Hamon : alors que le candidat socialiste prévoyait une mise en œuvre progressive du revenu universel, en débutant par les 18-25 ans, Julia Cagé envisage une réforme applicable pour tous les Français dès le 1er janvier 2018.