On ne va pas se mentir : leur vie, c’est Dallas. Pire : un mélange de Dallas, Santa Barbara et Hélène et les garçons. La jalousie, la compétition acharnée, la haine, le harcèlement, les coups bas tournent à plein régime derrière quelques amitiés de façade et la bonne humeur apparente. Et pourtant, on parle d’enfants qui jouent, déballent des cadeaux, se font des pranks (des canulars) et se lancent des défis souvent un peu stupides dans des vidéos dont l’ambiance se rapproche plus des Télétubbies.
Filmée dès qu’elle franchit le seuil de la porte, Kalys, 16 ans, vit sous l’œil de la caméra de son père Michaël depuis ses 7 ans. Ce jour-là, elle est cueillie à son retour du lycée alors qu’elle déchausse ses baskets au pied d’un spot de studio qui éclaire le salon, et découvre que tous ses mangas ont disparu de sa chambre. Son père, qui la suit smartphone au poing et secondé par Athéna, la petite sœur, lui raconte un bobard loufoque sur une association qui combattrait les tics de langage, et à qui il aurait fait don de ses livres. La jeune fille semble exaspérée, elle tourne en rond, se retient de jurer. Car peut-on laisser aller sa colère quand on sait que la vidéo va être regardée par plus de 100 000 personnes sur YouTube ? Ça, c’est un canular censé être amusant, dont les abonnés raffolent et qu’ils réclament en commentaire.