Absente, passive, manquant d’ambition… Tout est bon pour critiquer cette jeunesse qui s’abstient et délaisse un peu plus les urnes à chaque élection (lire l’épisode 1, « Jeunes : abstention à la marche »). Cette catégorie de la population serait plus détachée de la vie démocratique que les autres et se serait ainsi dépolitisée. Sauf que, sauf que… S’ils sont de plus en plus nombreux à ne plus croire au messie, les jeunes sont également de plus en plus nombreux à descendre dans la rue. Engagée et enragée, une partie de la jeunesse ne voit plus son avenir dans les partis traditionnels mais à travers des mouvements citoyens. Elle résiste, prouve qu’elle existe.
C’est que le XXIe siècle est celui de toutes les mobilisations : l’urgence climatique, la précarité, le sexisme, le racisme, les violences policières… En l’espace de cinq ans, les rues françaises ont vu fleurir Nuit debout, les gilets jaunes, #NousToutes, le Comité Adama, les marches pour le climat inspirées des Fridays For Future lancés par la jeune activiste suédoise Greta Thunberg… L’apparition de tels mouvements sont la preuve d’une vitalité de la contestation en France. Mais parmi tous les enjeux, le climat est certainement un de ceux qui préoccupe le plus la jeune génération.

Nous sommes le 6 novembre 2021. En pleine COP26 à Glasgow, en Écosse, des milliers de personnes sont massées devant l’Hôtel de Ville de Paris pour protester contre l’inaction du gouvernement face à l’urgence climatique. Au milieu de la foule flotte un étendard jaune floqué d’un sablier noir : c’est Makeda qui le brandit. Bonnet de pêcheur vissé sur ses dreadlocks, la jeune femme de 21 ans a les yeux rivés sur la scène et ne perd rien des discours des intervenants. Elle est venue exprimer son mécontentement envers le gouvernement, dont les mesures prises pour répondre aux problématiques environnementales restent pour elle très anecdotiques. « L’État doit prendre ses responsabilités : on n’arrête pas un dérèglement climatique simplement en bannissant des pailles en plastique. » Makeda ne croit plus aux partis et ne compte plus vraiment sur le pouvoir pour faire bouger les choses. « Je préfère croire au peuple, c’est en lui que réside le pouvoir du changement. »
Cette volonté de changement, elle l’a trouvé au sein d’Extinction Rebellion