Il en va parfois ainsi des histoires de télé. Ça commence sous les paillettes et le feu des projecteurs d’un studio de toutes les couleurs et ça finit un matin de juin dans le gris du tribunal des prud’hommes de Boulogne. La scène est étrange, un peu surréaliste. Maïtena Biraben sort de la salle où vient de se tenir l’audience, elle murmure : « C’est dur quand même. » Elle est hors d’elle : « Il ment comme un arracheur de dents. » « Il », pour une fois, ce n’est pas Vincent Bolloré, l’homme dont on n’ose pas dire le nom à Canal+ ; « il », c’est l’avocat du groupe, Éric Manca, qui a plaidé ce lundi matin. Mais pas de doute que quand Maïtena Biraben dit « il », elle pense aussi à Vincent Bolloré. Ses yeux se mouillent, sa voix se casse : « C’est ta vie pendant treize ans, c’est tes collègues, ça a été un privilège, une joie, une fierté pour ceux qui travaillaient à Canal ; aujourd’hui, pour ceux qui y sont, ce n’est pas forcément le cas… » Elle tempête de nouveau : « Me Manca a décidé que j’étais hystérique et incontrôlable, c’est terrible de n’avoir que le mensonge comme réponse. » À côté, son avocate, Claire Fougea, tente de la rasséréner : « Come on ! »
Maïtena Biraben fut, quelques mois durant, une saison max, la chose de Vincent Bolloré. C’était l’été 2015, il y avait un je ne sais quoi dans l’air,