Schlack : d’un coup, d’un seul, 544 postes sont supprimés à Canal+. Soit 19 % des effectifs du groupe, qui compte 2 800 salariés en France. Ce mardi matin, en comité social et économique extraordinaire (CSE), la direction de Canal+ a confirmé les informations des Jours (lire l’épisode 116, « Bolloré fait un sale plan à Canal+ ») en présentant le plan social le plus important de son histoire : 544 postes supprimés donc, dont 52 qui étaient déjà vacants, et 492 licenciements à venir. C’est le pôle édition
S’il n’était pas présent physiquement au CSE, présidé par Maxime Saada, numéro 1 officiel du groupe, et Frank Cadoret, directeur général adjoint du groupe, c’est celui qu’ici on appelle « l’actionnaire » ou, plus pudiquement, « VB », qu’il faut remercier : Vincent Bolloré, tant il a, depuis sa prise de contrôle de Canal+, accumulé erreurs stratégiques et fourvoiement éditorial avec, pour seule politique, des économies à la hache.
Bien sûr, de cela, Maxime Saada n’a pas parlé aux élus du personnel lors de sa présentation en slides des justifications du plan social, menée en compagnie de Frank Cadoret. « Il nous a expliqué l’univers impitoyable de la télé mondialisée », grince un élu du personnel. Une démonstration déclinée à l’écrit pour les salariés, qui ont ensuite eu droit tout au long de la journée à leur propre prestation par niveau de hiérarchie. La coupable : la plateforme de vidéos en ligne Netflix, bien sûr, qui compte désormais plus d’abonnés en France (6 millions) que Canal+ (4,7 millions). Le grand méchant Netflix qui, a évidemment abondé Saada, paye dix fois moins d’impôts que Canal+. Ce vilain Netflix que ni la direction actuelle, ni la précédente

Car ce n’est pas Netflix qui a lourdement dégradé l’image de Canal+, déclenchant une hémorragie d’abonnés évaluée à plus d’un million depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la mi-2015. Ce n’est pas Netflix qui a supprimé les documentaires d’investigation de Canal+ en censurant une enquête sur le Crédit mutuel. Ce n’est pas Netflix qui a