Des journalistes de Canal+, signataires d’un communiqué contre l’éviction d’un humoriste décidée par Vincent Bolloré en personne, sommés par leur direction de faire allégeance et des excuses, ainsi que le raconte Le Parisien ? Bien sûr que c’est vrai, bien sûr. « Avoir de temps en temps un petit électrochoc permettant aux collaborateurs de voir qu’il y a un problème est une bonne chose pour le bien de tous. » La phrase, terrible, de Vincent Bolloré ne date pas d’hier mais du 3 septembre 2015, prononcée par le nouveau maître des lieux lors d’un comité d’entreprise dévoilé alors par Les Jours (lire l’épisode 6, « Bolloré : “La terreur fait bouger les gens” »). Ce n’était pas une menace, c’était un programme politique. Près de six ans plus tard, rien n’a changé : la phrase a été suivie à la lettre, appliquée consciencieusement, fidèlement, aveuglément. « La haute direction d’une grande maison mérite un peu de terreur, un peu de crainte », disait encore Vincent Bolloré lors de ce même CE et c’est aujourd’hui tout Canal+, du sol au plancher, qui vit sous le joug de ce système dans lequel, oui, on se permet d’exiger de ses salariés une repentance. Alors peut-être, leur cas sera reconsidéré, et peut-être, mais seulement peut-être, leur licenciement évité, peut-être.
Le dernier épisode de trois mois de descente du service des sports de Canal+ aux enfers de Bolloré remonte à la semaine dernière. C’est celui des « excuses ».