Pierre Ménès, le retour. À l’occasion du lancement de sa plateforme de foot dans le groupe Reworld Media, l’ex-chroniqueur de Canal+ s’exprime : via des propos rapportés dans un article de L’Équipe, le 21 septembre, qui révèle que l’accord financier scellant son départ de Canal+ s’élèverait à la somme faramineuse de 500 000 euros. Commentaire de l’intéressé dans le quotidien sportif : « Vu ce qu’ils m’ont payé, c’est qu’ils n’avaient rien à me reprocher. » Le 24 septembre, il remet ça dans un entretien au site Puremédias qui lui demande s’il a des nouvelles de l’enquête interne diligentée par Canal+ après le documentaire de Marie Portolano dont Les Jours ont révélé la censure pour l’expurger des scènes le mettant en cause. Réponse de Pierre Ménès : «Oui. Cette enquête n’a rien donné. » Encore raté : selon nos informations, cette enquête a, au contraire, beaucoup donné. Sept personnes ont en effet déclaré avoir été victimes des agissements de Pierre Ménès au sein du service des sports de Canal+. Au point que, toujours selon nos informations, un signalement est en cours auprès de la justice de la part de l’inspection du travail.
Sept personnes, cinq femmes – dont Marie Portolano – et deux hommes s’estiment en effet « victimes d’agissements sexistes ou de comportements inappropriés » de la part de Pierre Ménès. C’est donc le bilan de l’enquête interne menée à Canal+ que Les Jours sont en mesure de révéler. Sept personnes plus douze autres qui disent avoir été témoins de faits commis par Pierre Ménès. Déclenchée après les révélations des Jours, l’enquête interne s’est terminée en juillet, alors que le chroniqueur sportif et la chaîne se séparaient, mais la direction a refusé d’en communiquer les résultats, tant publiquement qu’auprès de l’ensemble des salariés. Sept personnes.
Le cas de la première est désormais connu : c’est Marie Portolano, dont Pierre Ménès a soulevé la jupe sur un plateau du Canal Football Club le 28 août 2016, lui attrapant les fesses. Réalisant le documentaire Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste avec Guillaume Priou, la journaliste a confronté Pierre Ménès à cette scène, mais la séquence a été censurée lors de sa diffusion à la demande de la direction des sports de Canal+. De même qu’a été coupée une autre séquence, celle où Marie Portolano fait réagir Pierre Ménès au baiser forcé qu’il a imposé à Isabelle Moreau en 2011 sur le plateau du Canal Football Club, encore.