Une rédaction qui rompt mais ne plie pas. C’était il y a cinq ans exactement : face à un Vincent Bolloré qui, tel un mur, refusait leurs revendications, les journalistes d’i-Télé mettaient fin à 31 jours de grève. Et, dans leur grande majorité, décidaient que ce serait sans eux. Sans eux que Jean-Marc Morandini serait à l’antenne, sans eux qu’i-Télé deviendrait CNews. Que reste-t-il des grèves, des années après ? Que retient-on des motifs, des revendications ? Chez i-Télé, ils étaient déontologiques
Cinq ans après, on mesure l’importance de ce non : CNews est devenue un haut-parleur réac, abreuvé tout au long de la journée par des polémistes de droite extrême qui y ont table ouverte. Cinq ans après, Éric Zemmour, la tête d’affiche de la chaîne, installé là personnellement par Vincent Bolloré pour y décliner sans contradiction, jour après jour, son programme raciste, xénophobe, putride, et propulsé à dessein sur l’avant-scène politico-médiatique, est en passe de se présenter à l’élection présidentielle. Cinq ans après, l’empire de Vincent Bolloré s’est encore agrandi, son emprise s’exerçant désormais sur les médias du groupe Lagardère, Europe 1 en tête devenue la succursale de CNews.
Il y a cinq ans, la rédaction d’i-Télé ne savait rien de tout ça