On l’a vu et entendu tout au long des 31 jours de grève, Antoine Genton, journaliste et président de la Société des journalistes (SDJ) d’i-Télé, a donné au mouvement son ton posé mais déterminé, raisonnable mais résolu. Celui qu’on n’a, en revanche, jamais vu, ni entendu tout au long de ces 31 jours, c’est le principal instigateur du conflit : Vincent Bolloré. Pas une réponse, pas un mot. Pourtant, il était là, tout le temps, chaque négociation lui remontant aux oreilles, chaque décision du groupe Canal+ à l’endroit de sa filiale i-Télé, et chaque non-décision aussi, passant par lui. Alors aux Jours, on s’est glissé dans les habits, imprimés de violence et d’ironie, de l’un – Vincent Bolloré – pour interroger l’autre – Antoine Genton, qui parle ici pour la première fois depuis la fin de la grève et sa décision de quitter d’i-Télé.
Bonjour Antoine Genton, je suis Vincent Bolloré. Vous avez annoncé votre départ en direct sur i-Télé l’autre dimanche soir, j’aimerais bien savoir pourquoi.
J’ai dit que j’avais été ravi et honoré d’avoir pu travailler avec les équipes d’i-Télé de manière à proposer une information rigoureuse et honnête…
Vous voulez dire qu’informer avec rigueur et honnêteté, ce n’est plus possible sur i-Télé ? C’est ça ?
C’est une chaîne qui est en train de changer parce qu’il y a beaucoup de journalistes, de salariés qui sont partis. Mais pas tous, donc les journalistes qui restent sont évidemment capables de proposer une telle information.