Ce serait comme des soldes à l’unilatéral. Le vendeur n’est pas au courant que ses produits valent 20 % moins cher. Mieux, le vendeur n’est pas au courant qu’il ne va pas être payé du tout. Comment ça, une arnaque ? Voyons, il s’agit là simplement d’une politique maîtrisée des coûts et c’est cette technique, il faut bien le dire particulièrement rusée, qui tient lieu de stratégie à Vincent Bolloré à Canal+ Et ce à tous les niveaux du groupe, des nouvelles grilles de programmes au moindre fournisseur. Car ça y est, au bout de 66 épisodes de L’empire, nous avons enfin résolu l’énigme qui taraude chacun de nos interlocuteurs à chacune de nos conversations : mais que veut donc faire Vincent Bolloré avec Canal+ ? C’était pourtant simple : fuck you, pay me.
Attention, il ne s’agit pas là d’être grossier avec le seigneur d’Ergué-Gabéric – son fief breizhou – et le saigneur de Canal+, c’est une référence cinématographique. « Fuck you, pay me », c’est la litanie servie par Les Affranchis, de Scorsese, à tous ceux qui sont sous leur coupe. L’avaricieux slogan a ainsi servi à monter ce qui fait office de grille de rentrée à Canal+. Exemple avec cette forte déclaration de Gérald-Brice Viret, directeur des antennes du groupe Canal+, au Figaro : « L’idée d’être présent sur Canal+ et CNews a emballé Calvi et Bellay. » Calvi, c’est Yves, celui qui va reprendre la tranche en clair de la chaîne cryptée à la rentrée. Et Bellay, c’est Jérôme, l’éternel producteur dudit Calvi.