Les occasions d’approcher Vincent Bolloré sont trop rares pour en négliger une seule. Si nous avons déjà pu lui poser des questions lors d’une conférence de presse présentant le « nouveau Canal » à Vivendi (c’était en juin 2016, un nouveau nouveau Canal+ a vu le jour depuis), les demandes restent systématiquement lettre morte. Alors, quand on a reçu un beau carton d’invitation signé de Vincent Bolloré et de tout l’état-major de Vivendi/Canal+, on s’est dit : ni une, ni deux, on y va. Et tant pis pour le gros type en pantalon rayé bleu et blanc dessiné sur le carton.
Un maousse sanglier en plastique accueille le visiteur à l’entrée de la Cinémathèque française, à un jeté de Romain du ministère des Finances, dans le XIIe arrondissement de Paris. C’est en effet ici que se tient l’exposition « Goscinny et le cinéma : Astérix, Lucky Luke & Cie », à laquelle, ce mardi 24 octobre, Vivendi, en tant que « grand mécène » et Canal+ invitent – « grand mécène », c’est marqué sur le carton, et bien sûr ça nous fait ricaner, rapport à la saignée au sein dudit Canal+. Astérix ? Pas grave, on s’adapte : L’empire sera, évidemment, l’empire romain et nos questions adressées à Vincent Bollorus, celui qui a conquis toute la Gaule. Toute ? Non ! Vous connaissez la suite : le petit village peuplé d’irréductibles Gaulois de Canalplus résiste encore et toujours à l’envahisseur. Enfin, certains essayent. Dans les centres d’appels ou à i-Télé, il y a un an.
Mais bref, nous voilà, en chemin, en train de préparer des questions en latin de cuisine à l’adresse de l’empereur Bollorus dont nous ne manquerons pas de faire le siège à l’occasion de cette exposition. Des questions qui se résument à une seule : pourquoi ? Pourquoi cette destruction méthodique de Canal+ ? Heureusement, ce n’est pas déguisés, parce que braies et nattes auraient été au-dessus de nos forces, on ne vous le cache pas. Première huile à l’entrée de l’exposition : Jean-Christophe Thiery accueille le visiteur et serre des mains. Le président de Canal+ en personne, ça commence bien. L’expo est consacrée à Goscinny mais Jean-Christophe Thiery est un personnage de Tardi : visage émacié, costume flou sur corps raide.
L’expo est riquiqui, parfait, on repérera plus facilement notre cible.