Vincent Bolloré a plusieurs façons de tuer. Il y a la massive, la rapide, l’expéditive. C’est, en 2015, son éradication de la quasi-totalité de l’état-major de Canal+ qui signe sa prise de pouvoir. C’est, en 2016, l’élimination brutale de la rédaction d’i-Télé. C’est, en 2017, le plan social dans les centres d’appels, bam, la moitié des salariés à la porte. Et puis il y a l’autre façon de tuer : la lente, le poison qui s’insinue petit à petit pour détruire de l’intérieur, l’étouffement, peu à peu, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus respirer et qu’il ne reste plus qu’un corps flasque, à l’abandon. Un corps de latex vidé de sa substance, celui des Guignols. 2018 verra-t-elle la fin des marionnettes, symbole de ce vieux Canal+ que tente de zigouiller Vincent Bolloré, l’année même de leurs trente ans ? Selon nos informations, cette question était au cœur d’un comité d’entreprise (CE) qui s’est tenu jeudi entre direction et élus du personnel : l’agonie des Guignols est bien entamée.
Là, il n’est pas impossible que vous vous grattiez la tête « Les Guignols ? Ça existe encore ? » Oh, si peu. Voilà un extrait de ce qu’on peut voir aujourd’hui sur Canal+ : alors c’est Johnny qui raconte son enfance : « Je disais pas “ah que”, je disais “ahreu”. » Voilà, on vous jure que ce sketch a été diffusé. « Mais ça passe quand ? », vous demandez-vous. Alors ça, c’est une bonne question. Réponse : 20 h 35. Mais à la rentrée, c’était