Comme la semaine dernière, des tracts appelaient à une réunion post-manif à Tolbiac, dans le sud de Paris, le 17 mars. Mais cette fois, des centaines de CRS et de policiers en civil ont pris position autour de l’université, sur réquisition du président
, a précisé la police. Une centaine de personnes se sont tout de même rassemblées dans l’amphi N, rapidement encerclé. Pris dans les nasses policières, certains se sont retrouvés bloqués. Un groupe a pris le large en forçant le passage. Des courses-poursuites et cinq interpellations pour dégradations, menaces et jet de projectiles
ont eu lieu aux abords de Tolbiac. Les journalistes et photographes qui ont assisté aux échauffourées décrivent une évacuation violente
par les CRS, qui a fait plusieurs blessés. Le photographe Yann Levy était présent pour Les Jours ; il raconte.
Dix minutes après le début de l’AG, les CRS entrent avec violence dans l’amphi. Ils sont harnachés de protections anti-émeutes et utilisent les boucliers pour investir l’espace. Les étudiant les arrosent avec les extincteurs pour les repousser. Il y a beaucoup de tension et une panique totale pousse les étudiants à se précipiter vers la sortie, en haut des escaliers. Je m’étais posté là pour faire les photos d’ambiance de dos, comme j’en ai l’habitude depuis le début du mouvement [lire l’épisode 2, “Les journalistes veulent savoir s’ils peuvent assister à l’AG”].
Je suis repoussé dehors avec les étudiants. Nous sommes coincés par un barrage de gendarmes qui nous prennent à revers et referment le piège sur la foule. J’arrive à franchir le barrage en me présentant comme photographe professionnel. Un
dégage !
d’un gendarme me permet de passer de l’autre côté. C’est là que je me rends compte du dispositif policier impressionnant pour une évacuation d’amphi… Les gendarmes mobiles à l’extérieur, les CRS qui attaquent l’amphi occupé et les policiers de la BAC qui, armés de matraque, poursuivent les étudiants dans la fac.