Commençons par épousseter la table pour faire un peu les comptes. Le mouvement contre la loi travail – et son monde
, selon la formule consacrée en manif – fête ses deux mois. La cinquième journée d’action syndicale a lieu ce jeudi, sans parler des innombrables rendez-vous lycéens, manifs-surprises, actions symboliques, occupations, assemblées citoyennes et cortèges de toutes sortes – étudiants, catégoriels, intermittents, encadrés, encagés…
Tous les soirs depuis le 31 mars, la Nuit debout occupe la place de la République à Paris, même si le passant régulier peut constater la décrue. Ailleurs en France, les cortèges semblent avoir atteint un pic et les Nuits debout sont plus épisodiques. Les vacances de Pâques sont maintenant terminées et, dans les facs, les partiels touchent à leur fin. La discussion sur le projet de loi qui a mis le feu aux poudres se retrouve vitrifiée par le recours au 49-3 (lire l’épisode 19 de Politique année zéro, « La majorité achevée au 49-3 »). Comme dans un lointain remake du CPE, le gouvernement a décidé de dynamiter la montagne : soit il se fraie une route, soit il finit enseveli sous les cailloux.
Et maintenant, qui fait quoi ? Depuis le mois de mars, les personnages récurrents qui donnent vie à cette obsession poursuivent leurs trajectoires.
Dikra, 19 ans, rédactrice du Trappy Blog et étudiante en première année de droit à Saint-Quentin-en-Yvelines, s’est finalement rendue place de la République, à moins de 40 kilomètres de sa fac.