Paris, métro Bréguet-Sabin, ligne 5, 14 heures. À la demande de la préfecture de police de Paris, la rame n’ira pas plus au sud. Une cinquantaine de voyageurs en descendent. Certains vont à la manif qui commence à deux pas, place de la Bastille où le métro ne marque plus l’arrêt ; d’autres ont rendez-vous ailleurs. En haut des marches, un policier en uniforme fait barrage avec un cordon de rubalise, pendant que ses collègues contrôlent le contenu des sacs et palpent les hommes un par un (faute, sans doute, de fonctionnaire féminine à cet endroit-là pour palper les femmes). Embouteillage dans l’escalier, ceux qui attendent s’impatientent. Le régime de Vichy est ouvert !
lance un homme. Et les journalistes sont avec eux !
, complète un autre. Il doit bien admettre, surpris, qu’on est coincés dans le même escalier de métro que lui. Devant, un manifestant porte un dossard CGT, un touriste une grosse valise et un monsieur en costume une barbe et une kippa sous son chapeau. Autour, ça fustige l’État policier
(mais pas trop fort quand même, ils ne sont pas loin).
La préfecture avait prévenu. Le manège de jeudi dernier à Paris, autour du bassin de l’Arsenal, a tourné sans encombre. Les opposants à la loi travail ont donc gagné le droit, ce mardi, de marcher pour de vrai. À quelques conditions près… Dont la mise en place de contrôles systématiques à l’entrée de la manif. Un appel