Un soleil magnifique illumine les pelouses bien entretenues du village olympique moderne, au-dessus du site archéologique où, en 776 avant Jésus-Christ, se déroulèrent les premiers Jeux olympiques… Tammam est là, au cœur de l’histoire. C’est l’heure de la pause pour les trente étudiants qui, depuis le 18 août, bénéficient de ce cadre verdoyant. C’est ici qu’a lieu l’université d’été intitulée « Au-delà de la crise des réfugiés – étudier en Europe ». Et l’aîné des Jaamour, cette famille de réfugiés syriens coincée en Grèce depuis mars, en fait partie. Il a été sélectionné pour participer à cette initiative initiée par Sia Anagnostopoúlou, la ministre en charge de l’Enseignement supérieur.
En ce 26 août, il est environ 16 heures à Olympie. En sortant de la salle de conférence, le jeune Syrien exhibe un sourire radieux : C’est extraordinaire ici ! Je suis tellement content d’être là
, s’exclame-t-il. D’autant plus que, derrière mon épaule, il aperçoit Wissam, un de ses frères. L’ado de 15 ans tournait en rond dans l’hôtel King Jason où la famille Jaamour est hébergée par l’ONG Nostos. Je l’ai embarqué dans la voiture au matin de l’anniversaire de son père, Mahmoud. Ce n’est pas grave si Wissam, Houmam et Tammam ne sont pas là, c’est de toute façon une année spéciale ; nous fêterons d’autres anniversaires ensemble
, a glissé Mahmoud. Content que son fiston puisse quitter un peu Athènes et voir du pays. Heureux qui, comme Ulysse…
Les vers de Du Bellay semblent écrits pour Wissam.