Luxembourg, envoyé spécial
Pour un pays qui cherche à blanchir son image de paradis fiscal (lire l’épisode 2, « Opération blanchiment d’image au Luxembourg »), le procès LuxLeaks se révèle désastreux. Tout se passe comme si les autorités judiciaires et fiscales voulaient démontrer que le Grand-Duché est un État d’opérette, où les cabinets d’audit, et principalement PricewaterhouseCoopers (PwC), font la loi.
Après la journée d’audience de mercredi, au cours de laquelle le policier en charge de l’enquête avait reconnu que son travail avait consisté à aller chercher une clé USB chez PwC (lire l’épisode 5, « LuxLeaks : malaise au Luxembourg »), la quatrième journée du procès, vendredi, a permis d’apprendre comment le système de déclaration fiscale des entreprises avait été privatisé au profit de PwC. Notamment grâce à l’audition de Raphaël Halet, l’ex-responsable des archives du cabinet d’audit, jusqu’ici resté silencieux, au contraire de l’auditeur Antoine Deltour.
Pour les deux lanceurs d’alerte, ainsi que pour le troisième accusé, le journaliste Edouard Perrin, la question du fonctionnement de l’administration fiscale luxembourgeoise est d’importance. Afin d’obtenir des circonstances atténuantes, ils ont à cœur de démontrer que les pratiques fiscales du Grand-Duché, bien que légales, sont moralement scandaleuses.