Régis Millet jette de rapides coups d’œil à sa montre. Il est 14 heures passées, son atelier va pouvoir commencer. Pendant qu’un collègue grimpe sur une table pour tenter de réveiller le vidéo-projecteur, le conseiller Pôle emploi laisse le temps aux retardataires d’arriver. Une quinzaine de chômeurs de l’agence de Montargis se sont inscrits à cette séance consacrée au b.a.-ba de la recherche d’emploi. Régis Millet a prévu un programme d’une heure trente qu’il a rédigé dans un document Word projeté sur grand écran : comment se connecter sur pole-emploi.fr, où trouver des offres, des employeurs, des formations, etc. Du pragmatique, du concret. Il faut s’attendre à ce que seule la moitié des inscrits vienne
, anticipe le conseiller, arrivé chez Pôle emploi en 2012 après vingt ans dans l’hôtellerie-restauration. Oubli, imprévu ou démotivation ont souvent raison des bonnes volontés.
Cet après-midi-là, ils ne seront que cinq à l’arrivée. Tous font partie du « portefeuille » de Régis Millet, c’est-à-dire les 140 dossiers de chômeurs qu’il est chargé de suivre en accompagnement dit « renforcé ». « Beaucoup sont éloignés de l’emploi, décrit le conseiller. Leurs démarches n’avancent pas, ils ont besoin d’être épaulés. Certains sont inscrits chez nous un peu en permanence, ils ne sortent pas des CDD et de l’intérim. » Pôle emploi avait initialement prévu que les conseillers chargés de l’accompagnement renforcé ne suivent pas plus de 70 dossiers. Un plafond pulvérisé depuis par