Ces événements ont eu lieu entre 10 h 03 et 11 h 42 ce mercredi 30 juin. Ils se sont déroulés en temps réel en 99 minutes chrono. Il n’en a pas fallu une de plus pour qu’Arnaud Lagardère accueille en son sein Vincent Bolloré ; il n’en a pas fallu une de moins pour que les salariés d’Europe 1 tentent de l’en repousser. Deux lieux : un ministudio installé rue de Presbourg, dans le XVIe arrondissement de Paris, au siège du groupe où les intervenants sont aussi engoncés qu’Arnaud Lagardère dans son costume ; les marches de l’immeuble d’Europe 1 où se sont rassemblés ceux venus pour manifester contre, pour reprendre le mot d’ordre lancé par l’intersyndicale et la Société des rédacteurs, « l’emprise croissante de Vincent Bolloré ».
10 h 03, rue de Presbourg. L’assemblée générale du groupe Lagardère (enfin, l’« annual general meeting » comme il est écrit à l’écran, n’oublions pas qu’Arnaud est un peu américain) se tient en ligne et c’est Arnaud Lagardère qui l’ouvre, « sans nostalgie aucune » : « J’aurais tendance à dire de manière positive et constructive que rien ne change. » Deux-trois trucs tout de même. Cette AG entérine la perte de son superpouvoir, la commandite, qui l’empêchait de se faire virer. Bien forcé, Arnaud, d’y renoncer car il détenait ce totem d’immunité à condition de pouvoir répondre personnellement des dettes du groupe. Et vous le savez bien, l’argent, ça file, ça file. Et puis Arnaud Lagardère s’entiche de trucs et puis s’en lasse, alors il vend.